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Les entreprises et les collectivités doivent-elles s’attendre à des coupures cet hiver ?

Posté le 28 août 2023

La production des centrales nucléaires françaises s’améliore et les stocks de gaz sont presque pleins. Cet hiver, le risque de pénurie d’énergie diminue en France, mais la sobriété reste de mise. Explications.

Électricité : un risque de coupure faible pour l’hiver 2023-2024

Le réseau électrique français peut-il revivre cet hiver une situation aussi tendue qu’il y a un an ? Le risque est faible, d’après RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France. Ses prévisions pour l’automne et l’hiver s’annoncent bien meilleures qu’il y a un an, lorsque le risque de coupures d’électricité temporaires, aussi appelées délestages, avait fortement augmenté à cause d’une faible production nucléaire. « Tous les paramètres évoluent de manière favorable par rapport à l’an passé », a déclaré RTE, en juin.

L’hydroélectricité est la deuxième source de production électrique en France et les stocks hydrauliques des barrages se trouvent à des niveaux jugés très satisfaisants. Quant à la filière nucléaire, le nombre de réacteurs fermés a considérablement diminué depuis un an. Les voyants sont donc plutôt au vert côté production.

Gaz : le scénario d’un hiver rude toujours redouté…

Les risques de pénurie de gaz naturel en France pour l’hiver 2023-2024 semblent eux aussi assez faibles. Tout d’abord parce que le niveau des stocks de gaz en Europe est élevé. Les pays de l’Union européenne sont alignés avec l’objectif de 90% de stocks remplis à la fin de l’été. Au 18 juillet, les sites de stockage dans l’Union européenne étaient pleins à plus de 82 %, et environ 70 % en France.

Autre bonne nouvelle, la France disposera en septembre d’un nouveau terminal méthanier, avec le stock flottant du Havre. De quoi augmenter sensiblement la capacité d’importation du GNL (gaz naturel liquéfié) dans le pays, acheminé par navires depuis les Etats-Unis, l’Afrique ou le Moyen-Orient notamment.

Avec le retour à la normale des cours du gaz naturel en Europe, la consommation pourrait toutefois repartir à la hausse à partir de l’automne. En attendant les prix sur les marchés sont retombés sous la barre des 30 €/MWh courant juillet, contre près de 240 €/MWh un an plus tôt. Un hiver très rude avec un rebond de la consommation de gaz reste toutefois un scénario redouté.

Pour éviter les pénuries de gaz ou d’électricité, la sobriété reste indispensable

Cet hiver, la sobriété restera le mot d’ordre général pour les entreprises comme pour les collectivités, en particulier pour la consommation de gaz naturel. « Les efforts de sobriété doivent se poursuivre pour faciliter un remplissage maximum des stockages en prévision d’un hiver 2023-2024 potentiellement froid », a déclaré GRTgaz, l’un des deux grands transporteurs de gaz en France.

L’hiver dernier, la diminution de la consommation de gaz naturel liée à l’effort collectif de sobriété avait atteint près de 13% en France d’après Engie, 9% pour l’électricité. La sobriété électrique aurait même permis, selon RTE, d’éviter douze signaux Ecowatt rouges (cf. plus bas), et donc de possibles coupures temporaires de courant sur les réseaux.

Pour aider les consommateurs à anticiper de possibles situations de tension sur les réseaux, les pouvoirs publics et les principaux gestionnaires de réseaux ont mis en place des outils de « baromètre » de l’énergie depuis l’an dernier : Ecowatt, lancé par RTE, pour le réseau électrique, et Ecogaz, créé par GRTgaz, pour le réseau de gaz naturel.

Pour cet hiver, RTE a estimé que les principaux gisements d’économie d’électricité se trouveraient dans le secteur tertiaire, à travers le pilotage énergétique et la gestion des bâtiments notamment.

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