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La sobriété énergétique des bâtiments tertiaires : objectif en bonne voie ou effet rebond à venir ?

Posté le 10 octobre 2024

Le terme « sobriété » est devenu central dans le débat public, notamment dans un contexte de crise énergétique mondiale marqué par la guerre en Ukraine, la hausse continue des prix de l’énergie et des hivers de plus en plus rigoureux. Le 6 octobre 2020, la Première ministre de l’époque dévoilait un plan ambitieux de sobriété énergétique, visant à réduire de 10 % la consommation énergétique des bâtiments tertiaires d’ici 2024 par rapport à 2019. Pari tenu ? Selon un rapport gouvernemental publié en septembre 2023, les résultats dépassent les attentes initiales avec une réduction de près de 9 % de la consommation nationale d’électricité.

Cependant, au-delà des usages immédiats des bâtiments, l'Observatoire de l'immobilier (OID) élargit la vision de la sobriété en l’intégrant dans une approche globale, abordée lors de leur conférence « Quelles sobriétés pour quel immobilier ? » du 2 juillet. Cette réflexion s’appuie sur les trois axes proposés par l’Association Négawatt. Comment alors progresser vers une sobriété désirable, pérenne et intégrée à long terme ?


Les leviers de la sobriété pour les bâtiments tertiaires


Le scénario Negawatt de 2022 s’appuie sur trois leviers de la sobriété :


La sobriété dimensionnelle


La sobriété dimensionnelle consiste à repenser les espaces pour les adapter précisément aux besoins, en évitant le surdimensionnement. Dans les bâtiments tertiaires, cela se traduit par une optimisation de la taille des locaux, en ajustant les mètres carrés aux fonctions essentielles. Par exemple, une entreprise pourrait choisir de réduire la superficie de ses bureaux en favorisant le télétravail ou en adoptant des espaces de travail partagés. Cette approche réduit la consommation d'énergie liée au chauffage, à l'éclairage et à la climatisation, tout en limitant la construction de bâtiments inutilement vastes qui représentent une empreinte carbone importante.  


La sobriété d'usage

La sobriété d’usage repose sur une utilisation plus raisonnée des ressources énergétiques dans les bâtiments tertiaires. Cela implique une meilleure gestion des équipements électriques, des systèmes de chauffage et de climatisation, et une sensibilisation des usagers aux écogestes. Par exemple, ajuster la température en fonction des besoins réels, éteindre les lumières et appareils électroniques en dehors des heures de travail, ou encore utiliser des appareils plus économes en énergie sont des pratiques concrètes. C'est une approche qui vise à réduire la consommation sans compromettre le confort ou la productivité. 


La sobriété de mutualisation

La mutualisation consiste à partager les ressources et infrastructures entre plusieurs entités ou utilisateurs pour en maximiser l’usage et limiter le gaspillage. Dans les bâtiments tertiaires, cela peut se traduire par la mutualisation des espaces (comme des salles de réunion ou des lieux de pause), des équipements (imprimantes, serveurs, etc.) ou encore des ressources énergétiques. Par exemple, des immeubles regroupant plusieurs entreprises peuvent mutualiser les systèmes de chauffage ou de climatisation, voire des espaces de coworking. Cette approche permet de rationaliser l’utilisation des ressources et de diminuer la demande énergétique globale. 


Concrétiser votre démarche de sobriété à l’aide d’un audit énergétique


  1. Etablir un état des lieux précis de la performance énergétique

Avant toute action, il est essentiel de dresser un bilan détaillé de la consommation énergétique du parc immobilier. Cela passe par la collecte et l'analyse de données fiables sur les différents bâtiments : consommations, coûts, sources d'énergie, etc.

Une plateforme de gestion de l'efficacité énergétique (comme Data M.A.R.C., développée par Sobre Energie) permet d'automatiser ce processus, en centralisant toutes les informations dans un outil unique. Elle offre une vision d'ensemble et facilite l'identification des postes les plus énergivores. 


2. Dresser un plan d’actions pertinent à l’aide de l’audit énergétique

Un audit énergétique permet de savoir par où commencer en fonction de vos besoins, vos objectifs de réduction des consommations et vos ressources. Cet audit permet d'évaluer précisément les consommations d’énergie, d’identifier les postes les plus énergivores et de déterminer les actions correctives à mettre en place.

Les audits digitalisés by Sobre Energie interviennent pour modéliser différents scénarios et simuler l’impact des travaux envisagés ou des bouquets d’actions à mener. Elles offrent une vision globale et dynamique de la consommation énergétique, facilitant ainsi l’identification rapide des anomalies ou des écarts par rapport aux objectifs fixés. 


3. Piloter et suivre la performance énergétique en temps réel

Une fois le plan d'actions lancé, il est indispensable d'en assurer un suivi régulier afin de mesurer les progrès accomplis et d'apporter les ajustements nécessaires le cas échéant. À cet égard, la plateforme joue un rôle essentiel en offrant des fonctionnalités de pilotage et de suivi particulièrement efficaces.

Une plateforme de gestion de l'efficacité énergétique, comme DATAMARC par exemple, fournit un tableau de bord personnalisable pour suivre de manière détaillée ses fluides et être alerté en cas de dérives de consommations d’énergie.

Grâce à cette visibilité accrue, il devient possible d'identifier rapidement toute dérive et de mettre en place les mesures correctives appropriées pour optimiser davantage les performances énergétiques.

Pour se donner plus de chances de mettre en œuvre une sobriété d’usage concrète et opérationnelle, compter sur un robot qui exécute pour les utilisateurs les optimisations quotidiennes des températures de consigne est une solution efficace. C’est tout le sens de la GTB connectée et à plus forte raison de la GTB light pour des bâtiments de 500 à 5000m2. Utiliser ce type de solution sur des bâtiments 100% électrique ou ayant des aérothermes gaz modulants constitue une solution compétitive, durable et accélératrice de la décarbonation d’un patrimoine multi-sites.


4. Impliquer l’ensemble des parties prenantes

La sobriété énergétique ne se décrète pas, elle se construit avec l'ensemble des acteurs concernés : équipes techniques, locataires, fournisseurs, etc. C'est un véritable changement de culture qu'il faut impulser.

Là encore, la digitalisation facilite cette dynamique collaborative. Les outils permettent de partager les données, de piloter des plans d'actions collectifs et d'impliquer activement toutes les parties prenantes. 

En conclusion, la sobriété énergétique ne se limite pas à une série d'actions isolées, mais constitue une approche systémique qui doit imprégner l’ensemble des étapes de la vie d’un bâtiment : de sa construction à son exploitation, en passant par son utilisation quotidienne. Pour que la sobriété soit à la fois désirable et durable, il est essentiel de penser à une optimisation continue à chaque niveau de la chaîne. En intégrant des solutions digitales de suivi et d'ajustement en temps réel comme la plateforme DATAMARC de Sobre Energie, on peut garantir que les efforts de sobriété restent performants à long terme, tout en améliorant le confort des usagers et en réduisant les coûts énergétiques. C'est cette vision globale et évolutive qui permettra d’éviter tout effet rebond et d’ancrer la sobriété énergétique dans nos habitudes de construction et d’exploitation.