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Immobilier tertiaire : comment s’adapter aux impacts du changement climatique ?

Posté le 5 décembre 2024


C’est l’un des angles morts de la stratégie climatique. Si le volet atténuation du changement climatique est au cœur des enjeux des décideurs immobiliers avec la stratégie de décarbonation liée aux réglementations récentes (loi APER sur les énergies renouvelables, loi LOM sur les mobilités et Décret Eco Energie Tertiaire).

L’adaptation des bâtiments en général et du parc tertiaire en particulier aux impacts du changement climatique est beaucoup moins avancé en France.  

 

Atténuation et adaptation, les 2 faces d’une même pièce 

Définir atténuation et adaptation  


A l’heure, où la température sur terre a déjà augmenté de +1,2°C depuis la période pré-industrielle, agir face au changement climatique nécessite de mener 2 actions simultanément :

Atténuer pour réduire les causes du changement climatique à moyen/long terme et globalement donc éviter l’ingérable.

S’adapter pour réduire les impacts déjà visibles à court terme et localement et donc gérer l’inévitable.

Le Groupe d’experts Intergouvernementale sur l’évolution du Climat (GIEC), donne les définitions suivantes des 2 termes :

L’atténuation du changement climatique : “L’intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre.”

L’adaptation au changement climatique : “Pour les systèmes humains, démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu ainsi qu’à ses conséquences, de manière à en atténuer les effets préjudiciables et à en exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, démarche d’ajustement au climat actuel ainsi qu’à ses conséquences ; l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu et à ses conséquences”


Les enjeux d’adaptation en France

L’Europe, et en particulier la France, se réchauffent à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale. Le GIEC et Météo France estiment que, tandis que la planète se dirige vers une augmentation de +3 °C à la fin du siècle, la France pourrait atteindre les +4 °C à l’horizon 2100.

Pour coordonner sa stratégie nationale d’adaptation, la France s’est dotée d’un Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) qui prévoit une planification progressive, avec la mise en œuvre de mesures à horizon 2030, 2050 et 2100. Le 3e plan, PNACC3 a été soumis à consultation en octobre et se dessine en 5 axes :

  • protéger les Français ;
  • assurer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels ;
  • adapter les activités humaines ;
  • protéger le patrimoine naturel et culturel ;
  • mobiliser les forces vives de la Nation pour réussir l'adaptation au changement climatique.



Quel immobilier tertiaire à +4°C ?

Risques majeurs


Avec 44% de la consommation d’énergie finale et 16% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), le secteur du bâtiment est stratégique pour réussir l’atténuation du changement climatique et atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, comme la France s’y est engagée à travers l’Accord de Paris en 2015.

Au niveau de l’adaptation aussi, dans une France à +4 °C, le secteur du bâtiment est particulièrement à risque à 4 niveaux:

  • vagues de chaleur et îlots de chaleur urbain
  • Feux de forêts
  • Sécheresse et retrait gonflement des argiles (RGA)
  • Inondations et pluies extrêmes

Les bâtiments deviendront inconfortables, voire inhabitables, comme l’a montré une étude récente sur l'exposition au changement climatique des bâtiments de l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID).

Infographie sur le climat et risques environnementaux en France.

« Le secteur immobilier est déjà très impacté et les bâtiments devraient subir plus de dégâts : le montant moyen des sinistres liés aux catastrophes naturelles de 2,4 milliards d’euros par an sur la période 1989-2019 pourrait passer à 4,6 milliards d’euros par an entre 2020 et 2050. » (France Stratégie, 2023) 


L’enjeu de confort d’été dans les écoles

Les fortes chaleurs sont le principal risque climatique auquel sont exposées les structures scolaires souvent de bâti ancien et très énergivores. Et ce, d’autant plus que la chaleur réduit la capacité de concentration et d’apprentissage des élèves et peut menacer la santé des plus jeunes.

L’enjeu pour ces bâtiments est d’entamer des travaux de rénovation énergétique, afin d’améliorer le confort d’été pour les élèves.

Dans le cadre de son programme EduRénov, la Banque des Territoires finance les audits énergétiques et la rénovation énergétique des collectivités. Objectif : 10 000 écoles rénovées d’ici 2027.

Sobre Energie est partenaire officiel du programme pour la réalisation des audits.  


Comment évaluer sa vulnérabilité ?


Afin d’accompagner les acteurs du bâtiment dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique, l’Observatoire de l'Immobilier Durable (OID), avec le soutien de l’Ademe et de la Ville de Paris a développé la plateforme Bat-ADAPT, un outil d’aide à la réalisation de diagnostics de vulnérabilité des bâtiments face aux aléas climatiques présents et futurs (inondations, vagues de chaleur, etc.).

Basée sur les données de référence des scénarios du GIEC, du Cerema, du BRGM et encore de Météo France, la plateforme BAT-Adapt permet de fournir une analyse des risques prépondérants sur chaque territoire, ainsi que des équipements les plus touchés.


Carte de chaleur, risque climatique en France.



Plateforme DATAMARC NEO pour le management énergétique innovant.