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Baisse des valorisations : et si le Décret Tertiaire changeait la donne ?

Posté le 28 mai 2024

Avec la baisse des valorisations immobilières, le Décret Tertiaire se révèle être un outil stratégique à ne pas négliger pour les entreprises et les gestionnaires de parc qui cherchent à protéger la valeur de leurs actifs.

Entré en vigueur en 2019, le Décret Tertiaire vise à réduire la consommation énergétique de l’immobilier tertiaire : bureaux, commerces, entrepôts... Cette réglementation ambitieuse impose des objectifs de performance énergétique et menace de sanctions les propriétaires qui ne s'y conformeraient pas.

Au-delà des enjeux environnementaux, le Décret Tertiaire pourrait également avoir un impact significatif sur la valorisation de l'immobilier de bureau. Décryptons ensemble les raisons pour lesquelles cette réglementation s’apprête à devenir un levier incontournable dans le contexte de marché actuel. 


Efficacité, confort, et RSE : répondre aux nouvelles attentes des occupants et des collaborateurs


Avec la prise de conscience écologique grandissante, les utilisateurs de bureaux - qu'il s'agisse d'entreprises ou de collaborateurs - sont de plus en plus exigeants sur les performances énergétiques des bâtiments. Un immeuble énergivore n'est plus seulement perçu comme un coût, mais également comme un frein à l'attractivité et à l'image de marque.

Le Décret Tertiaire permet ainsi de répondre à ces nouvelles attentes, en obligeant les propriétaires à engager des travaux de rénovation pour améliorer l'efficacité énergétique de leur patrimoine. Les bâtiments les plus performants auront ainsi un avantage concurrentiel certain pour séduire les futurs locataires.


 Un levier pour se différencier sur un marché compliqué : la « valeur verte »


Dans un contexte de baisse des valorisations, le Décret Tertiaire peut également devenir un atout de différenciation pour les propriétaires. En effet, les immeubles les plus vertueux sur le plan énergétique seront probablement les mieux armés pour résister à la morosité du marché.

Les investisseurs et les utilisateurs seront en effet de plus en plus attentifs à ces critères de performance, qui impactent directement les charges d'exploitation et la compétitivité des entreprises locataires. Un immeuble écoresponsable aura donc de meilleures chances de se démarquer et de maintenir sa valeur, et même de la voir augmenter.


Valoriser son patrimoine grâce à des investissements mesurés et un ROI maitrisé


Au-delà de l'attractivité locative, les travaux de rénovation énergétique peuvent également permettre aux propriétaires de revaloriser leur patrimoine. En effet, les investissements consentis pour se mettre en conformité avec le Décret Tertiaire se traduisent par une augmentation de la valeur nette des actifs.

Certes, ces travaux représentent un coût non négligeable à court terme. Mais sur le long terme, ils peuvent s'avérer payants, en permettant de dégager de meilleures performances locatives et de revente. C'est un pari peu risqué que de nombreux acteurs du secteur ont déjà commencer à relever.

L’acquisition d’une plateforme digitalisée de pilotage énergétique des bâtiments, par exemple, présente un ROI allant de 2 à 5 ans en moyenne (selon les cas). C’est donc un investissement raisonnable et rapidement rentable, parfaitement adapté à la période que traversent les professionnels de l’immobilier.


Des sanctions à ne pas négliger : la notation Eco Energie Tertiaire


Enfin, il ne faut pas oublier que le Décret Tertiaire s'accompagne également de sanctions pour les propriétaires qui ne respecteraient pas leurs obligations. Des pénalités financières pourront ainsi être infligées en cas de non-respect des objectifs de performance énergétique.

Une notation spécifique « Eco Energie Tertiaire » permettra également de différencier les actifs entre eux, de la même manière que le DPE sur le logement. Les premières notes seront délivrées par l’ADEME au 30 septembre 2024, et seront ensuite annexées aux documents de cession et aux baux pour tous les biens.

Cette épée de Damoclès pousse donc les gestionnaires immobiliers à agir, sous peine de voir la valeur de leur patrimoine se dégrader. Face à ce risque, mieux vaut anticiper et engager les travaux nécessaires pour se mettre en conformité.


Des incitations financières pour faciliter la transition


Pour accompagner les propriétaires et locataires dans cette transition écologique, les pouvoirs publics ont mis en place diverses aides financières. Citons par exemple les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE), les subventions de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) ou encore les prêts bonifiés de la Banque des Territoires.

Ces dispositifs permettent de réduire significativement le coût des travaux de rénovation, facilitant ainsi leur mise en œuvre. Ils constituent donc un levier supplémentaire pour valoriser son patrimoine immobilier tertiaire, tout en répondant aux enjeux environnementaux.

Les aides et subventions étant limitées dans le temps, il est urgent de capitaliser sur ce momentum.


Le Décret Tertiaire propose deux lectures distinctes aux acteurs du tertiaire. S'il représente un défi à relever à court terme, il peut également devenir un levier stratégique pour revaloriser son patrimoine dans un contexte de marché morose. Une opportunité pour les entreprises les plus agiles et visionnaires.


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